Le carnet d’entrainement

Par Gilles Dorval - Entraîneur expert en course à pied

Simple, facile à mettre en place, le carnet d’entrainement s’avère au fil des préparations et des saisons un outil fort utile, véritable mine d’or au moment de planifier et d’optimiser ses entrainements.

Gilles Dorval entraîneur expert en course à pied, explique comment procéder pour faire du carnet d’entrainement un outil indispensable dans la mise en place de vos entraînements.

On oublie vite

La mise en place d’un plan entrainement structuré, parfaitement adapté à sa personne implique d’effectuer au préalable un travail d’analyse des résultats obtenus lors des préparations précédentes. Que l’objectif ait été atteint ou non.

Pour que cette analyse soit pertinente, la plus fine possible, le coureur doit disposer d’informations fiables, faciles à exploiter. Ce travail d’analyse permet de repérer les recettes qui marchent et celles qui ne fonctionnent pas. La mémoire humaine n’étant pas infaillible, il est donc indispensable de garder une trace du déroulement réel des séances (contenu, temps réalisés, sensations..) mais aussi du contexte dans lequel elles se sont déroulées (conditions météos, état de forme, motivation…).

De plus, ce travail d’archivage se révèle être fort utile au moment où le coureur change d’entraineur, ou qu’il sollicite une tierce personne pour l’aider à mieux structurer son entrainement en course à pied.

Quel support choisir ?

Aujourd’hui, le nombre d’applications « carnet entrainement en ligne » – pour ordinateur ou pour mobile – ne cesse de croître. Beaucoup d’entre elles, payantes ou gratuites, proposent aux coureurs de télécharger directement sur leur PC ou sur leur smartphone toutes les données enregistrées par leur montre « cardiofréquencemètre » lors des différentes séances d’entrainement. Véritables ordinateurs de bord, ces montres peuvent enregistrer une multitude d’informations, de données sur le déroulement de la séance (nombre de répétitions, les vitesses de course,…) mais aussi sur la manière dont le corps a réagi (évolution de la fréquence cardiaque). Reste ensuite à analyser ces données. Mais parfois, face à la masse d’informations récoltées, le coureur se trouve démuni, voire perdu.

Disposer d’autant d’informations et de données est certes fort appréciable, mais encore faut-il être en capacité de pouvoir les analyser et d’en tirer des enseignements intéressants, directement utilisables et applicables pour les prochaines séances ou lors de la planification des futurs objectifs.
Ces versions « high-tech » du carnet d’entrainement nécessitent de posséder un cardiofréquencemétre et un support informatique adapté. Du coup, elles ne sont donc pas toujours accessibles au plus grand nombre. Heureusement, des solutions plus simples existent. Pour cela, pas besoin de dépenser des sommes folles pour disposer d’un outil efficace et facile en mettre en place. Un simple fichier informatique (excel, word…) fera parfaitement l’affaire pour récolter et archiver les informations les plus utiles et les plus pertinentes.

D’autres coureurs optent pour une solution encore plus simple : le cahier ou le classeur d’écolier. Cela donne une dimension vraiment « physique » au carnet, avec la possibilité d’y coller des photos souvenirs, des coupures de presse, les dossards, … Inutile alors d’allumer l’ordinateur pour consulter le contenu du carnet, ou d’effectuer des sauvegardes régulières par crainte de perdre toutes les données enregistrées en cas de gros souci informatique.

Que noter ?

Pour que l’utilisation et la tenue du carnet d’entrainement perdurent dans le temps, la rédaction du compte rendu de la séance entrainement doit être simple et rapide. Seuls les informations indispensables à une bonne analyse sont à reporter dans le carnet. En voici la liste.

 

Exemple de présentation

Voici un exemple concret de présentation intégrant l’ensemble des éléments cités ci-dessus. A chacun ensuite de l’adapter ou de le faire évoluer au gré de ses envies et de ses besoins.

 

Quelle analyse faire?

A l’issue de la course préparée par le plan, le coureur est en mesure de valider – ou non – l’efficacité de l’entrainement mis en place.

Si l’objectif fixé a été atteint, rien de plus simple. Lors des prochaines préparations, il peut reproduire les recettes qui fonctionnent pour sa personne.

Dans le cas contraire, une analyse s’impose, en regardant notamment au niveau de l’évolution des sensations tout au long de la préparation, afin d’essayer de repérer les causes et les raisons de cet échec. Plusieurs pistes sont alors à explorer:

  • Un volume d’entrainement non adapté à son niveau ou à la distance visée.
  • Une préparation perturbée par des imprévues (maladie, météo, contraintes familiales,…)
  • Certaines allures trop souvent négligées à l’entrainement.
  • L’absence de périodes de récupération.
  • Une fatigue profonde au quotidien

Parfois quelques ajustements suffisent pour retrouver de l’efficacité. Mais pour cela, il faut disposer des éléments nécessaires à ce travail de réflexion. D’où l’intérêt de noter le compte rendu de chacune de ses séances dans un carnet d’entrainement.

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