Après avoir consacré une partie de votre préparation à améliorer votre vitesse ascensionnelle, il serait dommage de perdre tout le bénéfice de vos efforts sur une partie qui nécessite moins de physique mais plus de technique : la descente.
Suivez nos conseils pour gagner en habileté et en technique pour ne plus perdre de temps en descente.
Le matériel, les réglages, la position…
Savoir bien descendre, c’est d’abord se sentir bien sur le vélo pour gagner en confiance. A partir de là, il est nécessaire de faire un rapide tour de l’état général de votre vélo : patins de frein, câbles, usure des pneumatiques, vérifications des serrages…
Lors du geste technique en descente, la position sur le vélo est importante. Il n’est pas possible d’être stable et efficace dans une courbe si vous n’êtes pas à l’aise sur votre machine. Vérifiez votre hauteur de selle, votre longueur de potence… Si vous êtes trop en avant, le poids sur la roue avant sera trop important. Vous allez perdre en maniabilité dans le choix des trajectoires. Si vous être trop en arrière, vous risquez de perdre en motricité de la roue avant.
Durant la descente, la position optimale est d’être assis sur la selle, légèrement en arrière, mains en bas du guidon, les coudes cassés, la tête dans les épaules et un freinage à deux doigts. Lors des virages, mettez la pédale en haut et ouvrez le genou du côté du virage (virage à droite : pédale droite en haut, genou droit ouvert vers extérieur). Adaptez votre braquet à la descente, anticipez les relances en remontant les dents avant le virage. En cas de non pédalage à cause de la vitesse élevée, optez pour une position aérodynamique : bassin à peine surélevé, tête vers le bas et légèrement en avant. Attention, inutile de chercher des positions spectaculaires qui pourraient vous mettre en danger pour gagner quelques secondes. Il faut une position confortable, efficace et qui vous place dans les meilleures conditions à la reprise de l’effort en vallée.
Prendre les bonnes trajectoires
Pourquoi bien choisir ses trajectoires ? L’enjeu est double. D’une part, il est nécessaire de ne pas perdre du temps dans les virages, de passer vite. D’autre part, le but de la descente est aussi de récupérer des efforts consentis dans la montée. Le bon choix des trajectoires vous permettra d’entretenir la vitesse accumulée durant la descente et de minimiser les dépenses énergétiques dans les relances. En général, à l’approche d’un virage, il y a tout d’abord une phase de freinage, un changement de vitesse en cas de relance puis le choix de la trajectoire qui permet de reprendre de la vitesse en sortie de courbe et enfin une relance en fonction de la vitesse.
Comment choisir ses trajectoires ?
Le choix de trajectoire relève des principes de base communs à la pratique du deux- roues. Il est possible d’avoir plusieurs combinaisons de placement sur la route afin d’avoir la trajectoire pas forcément la plus courte mais la plus rapide. C’est un choix qui doit être fait sur l’instant en fonction de l’environnement. Il est possible d’aborder le virage par l’intérieur ou par extérieur de la courbe et de même pour la sortie de virage. (Exemple : Ext/ Int ; Ext / Ext ; Int / Int…) Généralement, c’est le choix Extérieur / Intérieur qui permet la meilleure courbe et la meilleure vitesse en sortie de virage.
Travailler le « relâcher » et la prise de confiance
Aller vite dans une descente, c’est d’abord être relâché et mettre de l’engagement de soi. Il n’est pas possible de prendre les bonnes courbes et prendre de la vitesse si vous n’avez pas confiance en vous. Travaillez d’abord cela sur des petites séquences pour prendre confiance puis augmentez la difficulté. Inutile de prendre des risques inconsidérés, l’idée principale est de descendre efficacement, sans dépense énergétique avec les trajectoires les plus optimales. Par la suite, la confiance s’installera et la vitesse augmentera. En cas de blocage sur différents points techniques, n’hésitez pas à pratiquer d’autres disciplines sportives avec un bagage technique commun au vélo de route : VTT, BMX, Karting, cours de pilotage, ski. Quelques fois, un simple déclic peut vous faire gagner des minutes dans les cols.
Avoir une bonne gestion des relances
Les relances sont un point essentiel dans la réalisation d’une bonne descente. Il est stupide de faire des relances très engagées pour gagner quelques secondes et arriver au pied du col suivant avec les « grosses cuisses ». Une bonne relance se prépare. Anticipez vos changements de braquet. Dans une épingle à cheveux, on passe de 70 km/h à 30 km/h puis de nouveau à 70 km/h. Pour être efficace, il faut au moins remonter de 3 à 5 dentures à l’arrière pour être assez véloce en sortie de courbe. Lors du passage de la courbe, soyez le plus stable possible sur vos appuis. Cela vous permettra d’être immédiatement en position pour vous mettre en danseuse et de profiter de la vitesse en sortie de courbe. Optez pour les mains en bas du guidon pour plus d’aisance et descendez une dent par une dent jusqu’à atteindre la vitesse maximale, puis reprenez la position aérodynamique. En cas de longue période sans virage, n’hésitez pas à faire quelques tours de pédale pour vous dégourdir. L’activation du système musculaire contribue à l’élimination de la fatigue.
En conclusion, le travail de la descente doit faire partie intégrante de votre entraînement. Si vous n’avez pas la chance d’avoir une longue côte proche de chez vous, travaillez en prévision de vos épreuves sur des séquences plus courtes à reproduire plusieurs fois.