Après sa victoire sur la Hardrock 100 aux Etats-Unis, Sébastien Chaigneau poursuit sa belle saison avec The North Face© Ultra Trail du Mont Blanc© . Il se confie sur sa préparation et sa vision de l’épreuve :
Nombre de participations à l’épreuve ?
J’ai déjà pris le départ à 8 reprises : en 2003, puis tous les ans depuis 2006.
Ton plus beau / plus mauvais souvenir sur l’épreuve ?
Je pense que mon plus beau souvenir est 2011, où j’ai bien performé (3ème) et où nous avons fait une bien belle sortie avec Kilian Jornet, Miguel Heras et Iker Karrera.
Par contre les instants les plus durs sont à chaque fois que j’ai dû m’arrêter, comme l’an passé sur le parcours de repli après avoir eu les deux cornées brulées par le froid…
En quoi cette épreuve est particulière, différente des autres ?
Elle se déroule autour du Mont Blanc et rien que cela en fait une particularité. C’est une épreuve qui a grossit très vite et le lieu y est pour beaucoup.
Ton objectif (temps et ou classement) ?
Je n’ai qu’un seul objectif sur ces longues épreuves, c’est de faire le tour en prenant un maximum de plaisir. Si je ne m’amuse plus j’arrête, et le résultat est ce qu’il est…
Ta plus grande appréhension ?
C’est que le parcours soit changé une nouvelle fois, car depuis 2009 nous n’avons pas fait le parcours originel. Si c’est le cas je ne prendrai très certainement pas le départ…
Ton/tes principal(aux) adversaire(s) ?
Moi-même et uniquement moi-même. Je ne suis pas au stade de faire la guerre contre les autres car c’est trop fatiguant pour la tête et je veux me préserver psychologiquement… La notion de plaisir est pour moi tellement importante que je préfère gérer correctement mon potentiel et mes capacités avant de m’occuper de celle des autres.
Peux-tu nous parler de ta préparation dans les grandes lignes ?
Ma préparation cette année est totalement nouvelle dans le sens où les autres années je commençais avec une course en Mars, puis une autre en Mai et fin juin, puis fin Août. Cette saison j’ai commencé de la même manière mais ensuite j’ai fait l’Ultra Trail du Mont Fuji en avril et la Hardrock 100 mi juillet.
Et de ta gestion des derniers jours avant l’épreuve (nutrition, sommeil, entrainement, activités annexes) ?
Là encore c’est vraiment différent car en fait je reprends l’entrainement une semaine avant la course pour être dans le rythme dès le départ. Cela ne fonctionne pas avec tout la monde mais nous avons mis en place ce système qui fonctionne juste avec moi. Ensuite au niveau diététique : plus de fibres végétales ou très peu, une alimentation à base de riz et des repas et produits Japonais. C’est une culture et une cuisine que j’aime énormément. Au niveau du sommeil, c’est sieste obligatoire même 15 jours avant la course pour faire le plein de sommeil et bien récupérer avant cette grosse sollicitation qu’est la nuit et la course de l’UTMB.
Comment va-tu organiser tes ravitaillements ?
J’ai pas mal de petites choses que j’ai pu tester cette saison comme le fait de consommer de l’Hydrixir aliment liquide 640 veloute en course. Je me fais aussi des petites bouteilles souples de gels liquides que je consomme régulièrement pendant la course. J’alterne tout au long de l’épreuve entre HYDRIXIR goût salé (à la tomate) et HYDRIXIR Longue Distance pour le sucré. La boisson a été développée cette saison pour les sports d’endurance. En course, j’essaye de toujours penser à boire pour continuer à m ‘arrêter uriner tout au long du parcours. Si je ne m’arrête plus, c’est que je ne bois plus assez et ce n’est pas très bon signe…
Sur la ligne de départ, à quoi/qui va-tu penser ?
En fait je rentre tranquillement dans ma course en n’oubliant pas pourquoi je suis là et pourquoi j’ai fait tout ce travail durant une année. Je pense beaucoup à Isa, ma femme, et aux enfants, ils sont super importants pour moi et les voir sur la course me fait un bien fou. C’est une des mes images refuge travaillées en préparation mentale avec Dominique (mon coach) et je l’utilise régulièrement. Tout au long de la course, je prends avec moi des personnes que j’aimais beaucoup et qui nous ont quitté comme Werner, Stéphane, et tout dernièrement Bernard Donzel suite à une chute de vélo. Je pense beaucoup à eux et ils m’aident dans les moments durs, tout comme ma famille…
Et sur la ligne d’arrivée ?
A rien hormis la simple joie et les vibrations que toute cette aventure aura généré. C’est le moment fort car c’est là que les vibrations et la communion qui se créent tout au long de la course avec le public explosent.
Fernanda Maciel sera aussi présente sur l’UTMB, peux-tu nous donner, selon toi, ses points forts et faibles ?
Pour moi c’est une battante qui s’accroche tout au long des épreuves auxquelles elle participe et je pense que son point faible est la vitesse de base qui, travaillée, lui permettrait d’être beaucoup plus performante.
Comment évalues-tu chances de victoire de Fernanda ?
Comme toutes les têtes d’affiche de cette course qu’elle commence à bien connaître. Il faut sur ce type de course être dans un bon jour et ne pas faire d’erreur qui peut vite tout transformer en calvaire.
Si une féminine te lâche, tu réagis comment ?
C’est qu’elle a mieux géré et qu’elle est mieux préparée et surtout qu’elle est plus forte tout simplement.
Dans quel état d’esprit abordes-tu la course par rapport à l’an dernier (tu avais dû abandonner suite à un problème aux yeux) ?
Je suis très détendu car j’ai fait une saison plutôt correcte pour le moment et en plus je suis arrivé à un âge où je n’ai plus grand chose à prouver mis à part à moi-même, en me faisant de petits défis perso…