Pour certains puristes, la route n’est pas compatible avec le VTT. Pourtant, même si l’esprit diffère, force est de constater que les qualités développées sur la route sont transposables au VTT. Les deux disciplines sont même complémentaires : aujourd’hui, un vététiste de haut niveau pratique majoritairement la route lors de ses semaines d’entraînement, à raison de 4 à 5 séances sur route pour 2 à 3 séances de VTT.
Pour quelles raisons Logistiques Aspects pratiques Oui, mais pas seulement. La route permet de développer des qualités physiques mais aussi techniques, que le vététiste, même randonneur, ne peut négliger s’il veut continuer à progresser dans sa discipline de prédilection.
Construisez-vous une bonne base foncière
La difficulté du VTT vient du fait que sa pratique, même en endurance de base, tourne vite à une séance assez rythmée causée par la topographie du parcours. Effectivement, lorsque le vététiste aborde une côte assez pentue, son poids et sa vitesse de déplacement engendrent une dépense énergétique « inévitable ». Cela peut être un problème pour l’entraînement, car si la séance du jour était basée sur de l’endurance fondamentale, la thématique n’est pas respectée. A contrario, la route permet de rester plus facilement sur des intensités moyennes.
Il vous sera aussi plus facile d’allonger les entraînements : lorsqu’en VTT la séance a été de 3h-3h30, sur route, il est possible, pour la même dépense énergétique, de faire 4, 5 voire 6h de vélo de route. Cela peut être significatif dans un cycle de foncier où il est important de réaliser une base de volume pour pouvoir aborder la saison avec sérénité.
Dans un deuxième temps, la route permet de choisir plus facilement le niveau de difficulté du parcours et la vitesse d’ascension. En effet, avec un 39*25, sur route, il est possible de réaliser la totalité des ascensions en endurance de base alors qu’en VTT, la difficulté du terrain impose, à certains moments, d’élever le niveau d’intensité. Toujours dans cette logique de respecter une thématique définie, la pratique de la route permet d’avoir la garantie, quelque soit le parcours, de réaliser la base foncière au niveau d’intensité optimal.
Travaillez votre fréquence de pédalage
Nous pensons tous que le VTT développe la vélocité. En réalité, la majeure partie des situations spécifiques au VTT se font à des faibles cadences : les relances, la pratique dans la boue, les passages pentus… C’est un réel désavantage pour le vététiste qui, sans s’en rendre compte, devient de moins en moins explosif et joue de moins en moins bien avec ses vitesses pour développer la puissance adéquate. Dans le jargon, on dit qu’il « braquasse ». Pour palier cela, la pratique de la route permet de réaliser des séances sur un terrain plat, à faible allure, pour travailler spécifiquement la vélocité. Il est intéressant de faire au moins une séance par semaine sur route en vélocité, pour entretenir cette qualité qui est essentielle dans le développement de la puissance (Puissance : Force x vélocité).
Améliorez-vous sur les parties roulantes
Autre qualité que le cyclisme sur route apporte au VTT : l’efficacité sur les parties roulantes. En effet, lors des compétitions, les parcours présentent très souvent des sections roulantes et pourtant, on les travaille très peu à l’entraînement. Spontanément, nous réalisons nos intensités dans les côtes, mais très rarement sur le plat. Biomécaniquement, le geste de pédalage n’est toutefois pas le même : les développements utilisés sont plus grands et l’angle d’attaque de la pédale est différent. La pratique de la route permet de reproduire ces situations et éventuellement, de le travailler plus régulièrement et sur des temps plus longs. En raison d’une à deux séances par semaine lors d’un cycle intensif, votre efficacité dans les parties roulantes s’en ressentira. Commencez par des intervalles de 5 minutes pour aller jusqu’à 10 à 15 minutes à allure soutenue ; à reproduire de 1 à 5 fois.
Devenez technicien et tacticien
On pense au VTT pour travailler des habilités techniques, mais la route a aussi ses fondamentaux intéressants pour la pratique compétitive du VTT. En effet, le cyclisme sur route permet de reproduire régulièrement des situations que nous rencontrons en VTT, mais uniquement en compétition : savoir rouler en peloton, savoir prendre un ravitaillement, savoir descendre vite en groupe, savoir utiliser l’aspiration à bon escient… De plus, la pratique de la route en compétition permet l’apprentissage des schémas de course. Culturellement, le vététiste considère que son résultat est directement lié à sa performance physique et pourtant, plus le niveau en compétition est élevé, plus l’aspect tactique prédomine dans la réalisation du résultat (surtout si le circuit est roulant). Pour un compétiteur vététiste, la participation de 3 à 5 courses par saison sur route lui permettra, en plus de l’intérêt physique, d’accroître son raisonnement tactique. Sa vision globale sur ses gestions de course en VTT sera meilleure et il prendra plus en considération les tactiques des autres concurrents.
La pratique de la route : trouvez le juste milieu
Beaucoup de vététistes ont complètement intégré la pratique de la route dans leurs plans d’entraînement, au point de pratiquer le VTT uniquement sur des séances de régénération et le dimanche de la course. C’est trop peu. A l’heure actuelle, les parcours deviennent de plus en plus physiques avec des sections davantage techniques et des vitesses de course qui ont considérablement augmentées grâce à l’évolution du matériel. Dans ces conditions, il est nécessaire de garder rune pratique VTT régulière en semaine, avec des exercices à allure course. D’abord, faites régulièrement des séances avec un engagement maximal dans les parties techniques. Si vous n’êtes pas capable de passer des sections engagées à l’entraînement, vous ne pourrez pas le faire en condition de course avec l’enjeu et la fatigue de l’épreuve. Ensuite, gardez au minimum une séance intensive en VTT par semaine lors des périodes de compétition. Le coup de pédale, la gestion, les sensations ne sont pas les mêmes en route et en VTT. Dans une stratégie d’aller vers le spécifique de la discipline, cette approche est nécessaire.